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Rapport annuel du groupe BLS 2019

03_1610

Contexte économique

Les transports publics jouissent d’une grande popularité en Suisse et connaissent un développement continu. Le trafic voyageurs poursuit sa croissance. Au cours des quatre derniers trimestres, il a connu une progression entre 4,6 et 7,6 pour cent sur l’ensemble du territoire, ce qui est largement supérieur à la croissance annuelle de 1 à 2 pour cent. Au cours de l’été 2019, le Conseil fédéral et le Conseil des États ont approuvé le budget pour l’étape d’aménagement 2035 après l’avoir augmenté à 12,89 milliards de francs. Cette étape tient compte de la croissance démographique prévue tout en permettant d’élargir l’offre. Le budget couvre également l’équipement du deuxième tube du tunnel de base du Lötschberg, des travaux qui renforceront le trafic marchandises sur l’axe nord-sud. En principe, cette tendance se poursuivra dans les années à venir, même si 2020 pourra être qualifiée d’extraordinaire en raison de la pandémie mondiale et ne pourra pas être comparée aux autres années. Voir aussi les explications au chapitre 6 Perspectives.

 

Nouvelle entrée sur le marché du trafic grandes lignes

En septembre 2017, BLS a introduit auprès de l’Office fédéral des transports (OFT) une requête pour l’exploitation de cinq lignes du trafic grandes lignes. Après plusieurs années de négociation, BLS et les CFF sont parvenus à un accord après l’intervention du DETEC : les CFF conservent la concession intégrale pour le trafic grandes lignes, mais cèdent trois lignes à BLS. Point décisif pour cette dernière : elle assume l’entièreté de la responsabilité des coûts et des recettes pour ces trois lignes et reste donc autonome. Le 1er octobre 2019, la société BLS trafic longues distances SA a donc été créée. Elle exploite la première ligne de BLS entre Berne et Bienne depuis le changement d’horaire du 15 décembre 2019 et prendra en charge les deux autres lignes Bern – Burgdorf – Olten et Bern – Neuchâtel – La-Chaux-de-Fonds à partir de décembre 2020.

 

Croissance dans le trafic marchandises à la suite d’un rachat

Le 5 mars 2019, BLS Cargo SA a racheté, avec effet rétroactif au 1er janvier 2019, 100 % des parts de la société Crossrail Benelux NV, située à Anvers (Belgique). Crossrail, qui appartenait jusqu’alors au groupe international de services logistiques Rhenus, est une entreprise de transport ferroviaire active en Allemagne et en Belgique. BLS Cargo réalise près d’un tiers de son chiffre d’affaires avec des trains de marchandises au départ ou à destination de la Belgique. BLS Cargo collaborait déjà étroitement avec Crossrail depuis deux ans, principalement pour les trains traversant l’Allemagne par la rive orientale du Rhin. À travers cette transaction, BLS Cargo renforce sa position sur le corridor nord-sud et s’assure l’accès aux ports belges.

 

Pression croissante des coûts dans les domaines réglementaires

Comme tous les prestataires des transports publics, BLS perçoit une pression croissante en matière de coûts et d’efficacité de la part de la Confédération et des cantons. Dans le même temps, BLS réalise actuellement des investissements importants pour moderniser son parc de véhicules et ses ateliers. Le programme d’amélioration de l’efficacité, lancé par l’entreprise en 2018, vise la réduction progressive des coûts globaux d’ici 2023, de l’ordre de 50 à 60 millions de francs. La refonte de certains procédés d’automatisation et processus ont déjà permis d’obtenir de premiers résultats en 2019. Le programme est poursuivi avec ténacité.

 

Remboursement d’indemnités excédentaires

Ces dernières années, la BLS SA et Busland AG n’ont pas inclus les recettes de la vente d’abonnements demi-tarif au sein de la communauté tarifaire Libero dans les offres du trafic régional voyageurs (TRV) Rail national. La budgétisation de recettes trop faibles a entraîné entre 2012 et 2018 une indemnisation excessive de 39,9 millions de francs. BLS et Busland ont conclu un accord avec l’Office fédéral des transports (OFT) et les cantons pour le remboursement. En raison de cette erreur, les valeurs des années précédentes dans le rapport annuel du groupe et dans les comptes annuels consolidés sont adaptées, lorsque c’est nécessaire, pour un total de 39,7 millions de francs (restatement). Voir à ce sujet, dans l’annexe aux comptes consolidés, «Principes de présentation des comptes – Généralités – Continuité». Le montant restant de 0,2 million de francs est comptabilisé par Busland AG (part excédentaire de 2019) au cours de l’exercice sous revue.

Concernant l’année 2011, on ne disposait pas encore d’informations fiables à la date du bilan pour savoir si les recettes des ventes d’abonnements demi-tarifs de la communauté tarifaire Libero n’avaient pas non plus été prises en compte dans le calcul des indemnités pour le trafic régional voyageurs Rail national pour la période d’offre 2011 et si ces dernières étaient, partant, trop élevées. L’indication d’un éventuel montant supplémentaire à rembourser se fait par conséquent uniquement dans les engagements conditionnels pour le moment.

 

Analyse en étroite collaboration avec le canton et la Confédération

Afin d’examiner en profondeur la situation, BLS a ordonné à une analyse externe complète de tous les processus relevant de l’indemnisation au sein du groupe dans le but d’identifier les anomalies systématiques éventuelles. Cette analyse montrera en outre comment y remédier. L’analyse déjà effectuée a été présentée aux autorités de surveillance de la Confédération et du canton de Berne.


Développement commercial

Un chiffre d’affaires net de 1194,9 millions de francs a été réalisé durant l’exercice sous revue, ce qui correspond à une augmentation de 84,9 millions de francs (+ 7,7 pour cent) par rapport à l’année précédente. Cette croissance résulte essentiellement de l’achat de Crossrail. Avec seulement quinze jours d’exploitation en 2019, le trafic grandes lignes n’a pas encore joué de rôle significatif dans la croissance du chiffre d’affaires. Les produits ont augmenté dans tous les segments.

Chiffre d’affaires du groupe par segment

en millions de francs

2019

2018

Mobilité des ­voyageurs

552,6

546,0

Infrastructure

412,4

390,3

Trafic ­marchandises

285,6

229,6

Immobilier

2,6

2,6

Corporate/autre

65,5

73,1

Éliminations

–123,7

–131,6

((In Übersetzung))

Évolution du chiffre d’affaires Mobilité des voyageurs

Dans le segment Mobilité des voyageurs, BLS a augmenté son chiffre d’affaires de 6,6 millions de francs, le portant ainsi à 552,5 millions. Le chiffre d’affaires se compose essentiellement des produits des transports (278,1 millions de francs) et des indemnités (183,3 millions de francs). Le segment Mobilité des voyageurs a en outre enregistré 57,9 millions de francs de prestations propres et 26,6 millions de francs d’autres produits.

Produits des transports
Les produits des transports se sont élevés à 278,1 millions de francs au cours de l’exercice sous revue et ont donc augmenté de 5,9 millions par rapport à l’année précédente (+ 2,2 pour cent). Parallèlement à une croissance générale du marché suisse (voyageurs-kilomètres : + 2,9 pour cent), l’établissement d’abonnements généraux et demi-tarif et de titres de transport forfaitaires dans les transports publics a augmenté durablement. Sous cet effet, les produits des transports dans le trafic régional Rail ont progressé de 5,8 millions de francs. L’arrivée sur le marché du trafic grandes lignes en décembre 2019 a permis à BLS d’accroître les produits des transports de 1,0 million de francs supplémentaires.

Le trafic régional Bus enregistre pour sa part, comme l’année précédente, une hausse de ses produits des transports de 0,1 million de francs. Dans le segment de la navigation, BLS a maintenu son bon chiffre d’affaires (+ 0,1 million de francs). La baisse de CHF 1,1 million de francs du chiffre d’affaires du transport autos s’explique par la réduction que connaît l’offre actuellement en raison de l’assainissement du tunnel de faîte du Lötschberg.

Nombre de voyageurs

Mio.

+ %

Le nombre de passagers des transports publics en Suisse progresse constamment depuis des années. En 2019, les trains, les bus et les bateaux de BLS ont transporté 67,7 millions de personnes, contre quelque 60 millions il y a cinq ans à peine.

Produits des transports dans le trafic régional

+2,2%

226,6

2015

235,1

2016

243,7

2017

272,2

2018

278,1

2019

2015

226,6

2016

235,1

2017

243,7

2018

272,2

2019

+2,2%

278,1

Grâce au nombre croissant de voyageurs et à l’augmentation continue des prestations de transport, BLS est parvenue à accroître les produits des transports dans le trafic régional (train, bus et transport autos) ces cinq dernières années.

Indemnités
Le trafic régional Train et le trafic régional Bus sont tous deux indemnisés par les cantons commanditaires et la Confédération. Le transport autos au Simplon est indemnisé par le canton du Valais. En 2019, BLS a reçu 183,3 millions de francs d’indemnités dans le segment Mobilité des voyageurs, c’est-à-dire 2,0 millions de plus (+ 1,1 pour cent) que l’année précédente (valeurs adaptées). Un tiers de cette hausse concerne le transport autos au Simplon, éligible à l’indemnisation, dont la couverture des coûts a été insuffisante ces dernières années. Le reste se rapporte au trafic régional Rail.

Voyageurs-kilomètres train (en millions de kilométres)

+2,9%

933,0

2015

981,3

2016

1013,4

2017

1034,0

2018

1063,8

2019

2015

933,0

2016

981,3

2017

1013,4

2018

1034,0

2019

+2,9%

1063,8

La demande augmente: en 2019, les voyageurs ont parcouru 1063,8 millions de kilomètres à bord des trains régionaux de BLS. D’ici 2030, on estime que ce chiffre augmentera d’un quart. BLS achète 52 nouveaux trains pour le trafic régional et développe son infrastructure pour faire face à cette croissance.

Évolution du chiffre d’affaires Infrastructure

Durant la période écoulée, BLS a facturé 82,7 millions de francs aux entreprises de transport ferroviaire (ETF) qui circulent sur son infrastructure pour l’utilisation de celle-ci (– 2,2 pour cent). À côté de cela, le segment Infrastructure se finance principalement via les indemnités provenant du fonds d’infrastructure ferroviaire. Au total, les indemnités ont augmenté, passant de 242,3 millions à 258,5 millions de francs. L’indemnité pour la couverture des frais d’exploitation a cependant baissé, passant de 66,3 millions à 63,1 millions de francs, grâce à une nouvelle diminution de la base de coûts. L’indemnité d’amortissement a par contre augmenté de 19,4 millions de francs à la suite d’amortissements plus élevés, de sorties d’immobilisations et de prestations de projets non portées à l’actif, et s’est établie à 195,3 millions de francs. L’augmentation est pour l’essentiel due à des sorties d’immobilisations corporelles particulièrement élevées. Le segment Infrastructure a par ailleurs enregistré 37,4 millions de francs de prestations propres (– 8,0 pour cent) et plus de 33,8 millions de francs d’autres produits (+ 46,7 pour cent). Ces derniers se sont accrus de manière significative à la suite de prestations de construction réalisées pour des tiers et de prestations liées à la transformation d’ateliers.

 

Évolution du chiffre d’affaires Trafic marchandises

Par rapport à l’année précédente, le chiffre d’affaires du Trafic marchandises a augmenté de 56,0 millions de francs et s’élève à 285,6 millions (+ 24,4 pour cent). La hausse du produit des prestations de transport est, d’une part, organique (7,9 millions de francs, + 3,3 pour cent) et s’explique, d’autre part, par l’achat de Crossrail Benelux NV.

Les effets de change, toujours négatifs, pèsent sur le contexte de marché difficile dans le trafic marchandises européen. Dans cette situation, BLS Cargo continue de se concentrer sur le transport de produits en tant que transporteur principal. Avec le rachat de Crossrail, elle renforce sa position sur le corridor nordsud et s’assure l’accès aux ports belges. Cette transaction lui permettra également d’exploiter des synergies à l’avenir. Avec 22’265 trains, le volume du trafic est supérieur au niveau de l’année précédente (17’051 trains).

Évolution du chiffre d’affaires du trafic marchandises

Mio. CHF

+ %

L’augmentation des produits dans le trafic marchandises résulte d’une part de la hausse des prestations de transport (croissance organique) et d’autre part, du rachat de l’entreprise belge de transport de marchandises Crossrail.

Évolution du chiffre d’affaires Immobilier

Avec un chiffre d’affaires de 2,6 millions de francs (+ 1,0 pour cent), le segment Immobilier est le plus petit de BLS. Il a vu le jour avec la création de la filiale BLS Immobiliers SA le 1er juillet 2017. Celle-ci se concentrait jusqu’à ce jour sur la gestion et l’administration des immeubles et sites apportés lors de la fondation. Ces derniers ont généré un chiffre d’affaires stable au cours des deux dernières années. L’année sous revue a été marquée par le lancement de concours d’architecture et l’élaboration sur trois sites existants de projets qui seront développés de manière échelonnée à partir de 2020.

 

Autres produits / activités du groupe

Totalisant 65,5 millions de francs, les autres produits / activités du groupe ont baissé de 7,6 millions de francs par rapport à l’année précédente, ce qui est majoritairement dû à une diminution des produits des ateliers et des produits de location à des tiers.

 

Charges d’exploitation

En 2019, les charges d’exploitation (hors charges de personnel) ont progressé de 64,7 millions de francs pour s’établir à 525,4 millions (+ 14,0 pour cent). Proportionnellement, elles ont donc augmenté davantage que le chiffre d’affaires, le rapport entre charges d’exploitation et chiffre d’affaires étant de 44,0 pour cent (contre 41,5 pour cent l’année précédente). Les prestations d’exploitation de tiers ont augmenté de 13,7 millions de francs (+ 5,2 pour cent), une hausse résultant principalement de deux effets :

  • L’OFT a décidé que les coûts des services de remplacement de trains devaient désormais être supportés par le gestionnaire de l’infrastructure (+ 2,7 millions de francs).
  • 7,0 millions de francs de prestations qui étaient jusqu’ici pris en charge au sein du groupe ont nouvellement été acquis en externe.

Les charges de matériel ont augmenté de 1,4 million de francs (+ 2,1 pour cent), la majorité des coûts provenant de la consommation de pièces détachées. Les autres charges d’exploitation ont augmenté de 49,6 millions de francs au total. Cette hausse prend essentiellement sa source dans trois éléments : des sorties d’immobilisations corporelles extraordinaires dans le segment Infrastructure (+ 10,7 millions de francs), l’exploitation ordinaire, comprenant des coûts uniques pour l’entrée sur le marché du trafic grandes lignes (+ 0,5 million de francs), et l’achat réalisé dans le secteur du trafic marchandises (+ 33,3 millions de francs).

Charges de personnel
Durant la période sous revue, les charges de personnel ont atteint 373,1 millions de francs, contre 367,9 millions l’année précédente. Le nombre d’ETP s’élève ainsi à 3076,1 (+ 177,2). L’augmentation de 5,2 millions de francs (+ 1,4 pour cent) connaît trois causes :

  • Dans le segment du trafic marchandises, les charges de personnel affichent une hausse de 20,8 millions de francs à la suite, essentiellement, de l’acquisition de Crossrail.
  • L’année précédente, les charges de personnel comprenaient la constitution d’une provision de restructuration de 12,6 millions de francs.
  • Après ajustement des effets contraires, les charges de personnel de tous les autres segments ont diminué de 3,0 millions de francs au total en raison de la diminution de l’effectif.

 

Résultat d’exploitation avant intérêts, impôts et amortissements (EBITDA)

Le résultat d’exploitation avant intérêts, impôts et amortissements (EBITDA) a progressé de 15,0 millions au cours de l’exercice et s’est établi à 296,5 millions de francs. La marge EBITDA affiche une baisse marginale, passant de 25,4 à 24,8 pour cent. L’EBITDA de l’année précédente a été diminué de 8,2 millions de francs à la suite de l’adaptation (restatement). Le chiffre d’affaires réalisé et acquis en 2019 présente en outre une marge EBITDA plus faible, ce qui se traduit en définitive par une baisse de la marge de 0,6 pour cent.

Effectifs du groupe BLS

Effectifs du groupe BLS

3414

100%

2019

2018

Production ferroviaire

1536

45.0%

1527

47.8%

Infrastructure (BLS Netz AG)

770

22.6%

780

24.4%

Trafic voyageurs

362

10.6%

349

10.9%

Fonctions centrales

268

7.8%

270

8.5%

BLS Cargo SA (Crossrail inclus)

352

10.3%

148

4.6%

Busland AG

126

3.7%

121

3.8%

Amortissements

Durant la période sous revue, les amortissements ont augmenté de 8,7 millions pour atteindre 265,3 millions de francs. Les amortissements sur les immobilisations corporelles ont progressé de 7,3 millions de francs et ceux sur les immobilisations incorporelles, de 1,4 million de francs. Les amortissements englobent une correction de valeur de 16,1 millions de francs résultant de l’arrêt d’un projet portant sur un nouveau système de planification des ressources (solution pour remplacer «RailOpt»).

 

Résultat d’exploitation

Le résultat d’exploitation avant intérêts et impôts (EBIT) s’est élevé à 31,2 millions de francs durant l’exercice écoulé. Il dépasse ainsi l’EBIT de l’année précédente (après restatement) de 6,4 millions de francs et la marge EBIT est passée de 2,2 à 2,6 pour cent.

 

Résultat financier, impôts

Au cours de l’exercice, les charges financières nettes ont augmenté de 0,9 million et se sont fixées à 9,9 millions de francs. Cette évolution est majoritairement causée par trois changements : le résultat négatif des participations mises en équivalence (– 1,2 million de francs contre + 0,1 million de francs l’année précédente), le remplacement de financements du groupe par des financements externes (+ 0,5 million de francs) et une perte de change inférieure pour BLS (+ 1,4 million de francs). Les capitaux de tiers empruntés en 2018 ont été entièrement portés à l’actif des immobilisations corporelles. Au cours de l’exercice sous revue, les impôts sur le résultat ont augmenté de 0,1 million pour s’établir à 2,0 millions de francs.

 

Remboursement des recettes d’indemnités

À la suite d’une erreur dans la planification des recettes, la BLS SA et Busland AG ont reçu des indemnités trop élevées au cours des dernières années. Les recettes de la vente d’abonnements demi-tarif au sein de la communauté tarifaire Libero pour les années 2012 à 2018 n’ont pas été incluses dans les offres du trafic régional voyageurs (TRV) et du trafic local. Un accord a été conclu avec l’Office fédéral des transports (OFT) et les cantons pour le remboursement des 39,7 millions de francs d’indemnités excédentaires. Une provision du même montant a été constituée dans les comptes annuels statutaires de la BLS SA et de Busland AG. Au niveau du groupe, cela n’a toutefois pas conduit à la comptabilisation de charges extraordinaires, mais à une correction des valeurs de l’année précédente (restatement). Les capitaux propres consolidés au 1er janvier 2018 ont diminué de 31,4 millions de francs (voir Tableau des capitaux propres du groupe – Adaptation des prestations des pouvoirs publics). Le produit d’exploitation et le résultat du groupe, participations minoritaires incluses, de 2018 ont baissé de 8,2 millions de francs.

 

Bénéfice net et participations minoritaires

Durant l’exercice écoulé, le résultat d’entreprise, participations minoritaires incluses, s’est établi à 19,2 millions de francs, soit une hausse de 34,7 millions de francs par rapport à l’année précédente, après adaptation des valeurs. En raison des bons résultats de BLS Netz AG et de BLS Cargo SA, les participations minoritaires ont augmenté de 0,3 million pour atteindre 5,7 millions de francs. Après déduction des participations minoritaires, il en ressort donc un bénéfice net de 13,5 millions de francs. Les bénéfices suivants ont été réalisés dans les différents segments :

Bénéfice du groupe par segment (excl. participations minoritaires)

en millions de francs

2019

2018

Mobilité des voyageurs

8,8

-30,5

Infrastructure

1,5

1,3

Trafic ­marchandises

1,6

2,3

Immobilier

0,7

0,5

Corporate/autre

1,5

6,8

Éliminations

–0,7

–1,2

Le segment Mobilité des voyageurs regroupe différents modèles d’affaires, dont certains donnent droit à des indemnités et font dès lors l’objet d’un rapport réglementaire. En vue d’offrir une plus grande transparence, les résultats à communiquer sur le plan réglementaire sont indiqués ci-après.

Résultats des sous-domaines de la Mobilité des voyageurs

en millions de francs

2019

2018

Trafic régional Rail national

–23,6

19,7

Trafic régional Rail international

–0,1

–0,6

Trafic régional et local Bus

–2,1

0,5

Transport autos

0,4

0,3

Navigation

0,1

–6,6

Les résultats se fondent sur la base de données réglementaire.

04_1610

Situation de fortune et financement

À la suite des activités opérationnelles et des investissements réalisés dans ce cadre ainsi que de l’achat de nouvelles sociétés, la somme du bilan a augmenté de 99,0 millions de francs en glissement annuel (+ 1,8 pour cent).

Les principaux changements au niveau de l’actif portent sur les liquidités ainsi que sur les immobilisations corporelles et financières. La baisse de 43,1 millions de francs pour les liquidités et de 46,8 millions pour les immobilisations financières (dépôts à terme) s’explique par l’utilisation des emprunts obligataires initiaux d’un montant de 200,0 millions de francs émis en 2018. La hausse de 183,0 millions de francs pour les immobilisations corporelles résulte du maintien des opérations d’investissement à un niveau élevé. Outre plusieurs grands projets d’infrastructure, ces dernières comptent notamment des acomptes pour du matériel roulant et des travaux de transformation des ateliers.

L’actif circulant net opérationnel négatif, typique de la branche, est passé de – 3,3 millions à – 37,9 millions de francs durant l’exercice. Les causes principales de cette évolution sont des engagements résultant de livraisons et de prestations supérieurs à la date du bilan (+ 17,9 millions de francs) et des comptes de régularisation passifs (+ 26,9 millions de francs).

Sur le plan du financement, le maintien des opérations d’investissement à un niveau élevé a entraînées hausses significatives au niveau des capitaux de tiers produisant des intérêts. Le groupe a notamment contracté 65,8 millions de francs supplémentaires de crédit sur l’ensemble de ses entreprises.

Durant l’année sous revue, les capitaux propres ont augmenté de 18,5 millions de francs, avec une hausse de 5,0 millions de francs pour les participations minoritaires. La part des capitaux propres est restée stable par rapport à l’année précédente (adaptée) et s’élève à 17,9 pour cent. Le résultat du groupe positif a certes permis une croissance nominale des capitaux propres, mais l’effet a été égalisé à la suite de l’augmentation de la somme du bilan, dans la mesure où la croissance du bilan a été principalement financée par des capitaux de tiers.

L’endettement net2 a augmenté, passant de 4106 millions (valeur adaptée) à 4224 millions de francs. Proportionnellement à l’EBITDA, il a par contre diminué et affiche un ratio de 14,2 fois, contre 14,6 fois (valeur adaptée) auparavant.


Flux monétaire

Le flux monétaire issu des activités d’exploitation se chiffre à 209,9 millions de francs pour l’exercice sous revue, ce qui correspond à une hausse de 2,5 millions par rapport à l’année précédente.

Cette augmentation découle pour l’essentiel du résultat annuel, lequel s’élève à 19,2 millions de francs (+ 34,7 millions de francs par rapport à l’année précédente adaptée), de la variation de 3,4 millions de francs sans incidence sur la trésorerie, de la modification des provisions (– 60,0 millions de francs), de la variation à la date du bilan de l’actif circulant net de – 39,3 millions de francs et de la hausse des amortissements, dépréciations de valeur incluses (8,7 millions de francs).

Le flux monétaire issu des activités d’investissement a atteint 327,7 millions de francs en 2019, ce qui correspond à une baisse de 61,3 millions de francs par rapport à l’année précédente, la somme nette investie dans les immobilisations corporelles ayant augmenté de 56,3 millions de francs. Cette diminution est la conséquence du désinvestissement dans les immobilisations financières (dépôts à terme) réalisées en 2018 à la suite des emprunts obligataires initiaux. La variation totale (variation de l’emprunt et du remboursement) des immobilisations financières se monte à – 116,4 millions de francs. Au total, 376,4 millions de francs ont été investis dans des immobilisations corporelles durant l’exercice, les nouveaux investissements les plus importants émanant de la BLS SA (60,0 millions de francs), de BLS Netz AG (191,8 millions de francs) et de l’entrée sur le marché du trafic grandes lignes (117,4 millions de francs). Chez la BLS SA, les investissements portent principalement sur l’acquisition de 52 nouveaux trains régionaux et la modernisation des ateliers. Chez BLS Netz AG, les investissements ont été réalisés dans le cadre du maintien général de la qualité du réseau, avec notamment la mise en application de la loi sur l’égalité pour les handicapés (LHand) et la construction du nouveau tunnel de Rosshäusern. Les investissements pour le trafic grandes lignes concernent essentiellement des versements partiels pour du matériel roulant pour les huit trains MUTZ commandés en plus. L’acquisition de la nouvelle filiale a généré un flux de trésorerie positif de 1,6 million de francs.

Il en résulte un flux de trésorerie disponible négatif de 117,9 millions de francs pour 2019.

Le flux monétaire issu des activités de financement s’élève à 74,9 millions de francs pour l’exercice sous revue, ce qui correspond à une réduction de 148,8 millions par rapport à l’année précédente. Cette variation est due à l’émission d’emprunts à la fin 2018. Au cours de l’exercice sous revue, un montant net de 75,5 millions de francs de capitaux de tiers supplémentaires a été comptabilisé. L’entreprise a recouru au marché du crédit pour les financements produisant des intérêts (65,8 millions de francs), tandis que les emprunts et remboursements sans intérêts ont enregistré une variation de 9,7 millions de francs et ont légèrement augmenté.

Le résultat est une variation nette négative des liquidités de 43,0 millions de francs. À la fin de l’exercice 2019, les liquidités s’élevaient à 182,9 millions de francs.

05_1610

Appréciation du risque

Le groupe BLS évoluant dans un environnement fortement régulé et dominé par des acteurs institutionnels, il n’a, par le passé, été exposé à aucun risque majeur. Cependant, la situation, tant à l’intérieur du groupe qu’en dehors, change très fortement à l’heure actuelle. Aussi BLS a-t-elle intensifié ses activités de gestion des risques, ce qui se traduit tout particulièrement par des intervalles d’actualisation plus courts et par l’introduction progressive d’une appréciation quantitative du risque, laquelle fournit, à l’aide de modèles de simulation, un budget prévisionnel ajusté au facteur risque.

 

Objectifs et organisation

BLS opère une gestion des risques à l’échelle du groupe, qui est axée sur les besoins du conseil d’administration et de la direction du groupe. Afin d’assurer une gestion d’entreprise efficace, la gestion des risques fait partie intégrante de la planification d’entreprise, elle complète les prévisions financières et intervient directement dans la prise de décisions. Sur le plan opérationnel, elle aide les cadres dirigeants à prioriser les champs d’action et les mesures. Dans le cadre du processus de gestion des risques, ces derniers sont identifiés aux différents échelons, ils sont appréciés et l’état des mesures y relatives est évalué. Une matrice d’évaluation des risques uniforme à l’échelle du groupe et dotée d’échelles de dommages basées sur la capacité des différents domaines et filiales à supporter les risques constitue le fondement de l’évaluation, de la catégorisation et du reporting standardisés des risques.

 

Processus

Chaque année, la direction réalise une appréciation du risque à l’intention du conseil d’administration. Dans son rapport sur les risques, elle présente notamment les risques majeurs actuels de BLS. Les risques sont saisis par domaine et projet, puis harmonisés et agrégés au niveau du groupe. Les risques financiers établis sont rassemblés et dotés de paramètres quantitatifs dans le cadre de l’élaboration du budget, avant que la direction n’approuve l’analyse et l’appréciation du risque et ne les soumette pour approbation au conseil d’administration via le rapport sur les risques.

 

Situation en matière de risque et principaux risques

Les changements survenant actuellement dans l’environnement réglementaire influencent le travail de BLS à de nombreux égards. Les principaux thèmes déterminants pour le résultat sont les suivants :

Environnement réglementaire

  • Le statu quo dans les domaines donnant droit à des indemnités est actuellement remis en question.
  • Du fait de la pression croissante sur les coûts exercée par les commanditaires, la négociation d’offres dans le trafic régional voyageurs se révèle de plus en plus difficile. La comptabilisation et l’allocation de coûts dans la planification de l’offre ex ante tout comme dans la vérification ex post des activités de BLS donnant droit aux indemnisations entraînent un risque d’exposition plus élevé.
  • La limitation de la marge de manoeuvre réglementaire est susceptible d’avoir un effet négatif sur les possibilités de développement de l’entreprise et les synergies financières existant au sein de l’entreprise intégrée.

Développement ou limitation des activités

  • Le regroupement possible des gestionnaires d’infrastructure au sein d’une société de type Réseau Suisse SA entraînerait la sortie de la filiale du groupe BLS.
  • L’entrée sur le marché du trafic grandes lignes s’accompagne de grands défis en termes d’investissement (par ex. acquisition de nouveau matériel roulant) ainsi que de risques pour les produits.
  • La mise en place du segment Immobilier requiert d’importants capitaux de tiers en plus des fonds propres. Le marché immobilier doit être suivi de très près.

Sécurité et cyberrisques

Les cyberrisques constituent un enjeu majeur. La raison en est la dynamique des évolutions techniques, les nombreuses possibilités d’attaque ainsi que la mise en réseau croissante de systèmes à l’échelle interentreprises. En vue de réduire ces risques, BLS développe continuellement ses processus et système sous l’angle de la détection précoce des cybermenace  et la protection contre celles-ci.

Risques opérationnels

Les services ferroviaires présentent un certain nombre de risques opérationnels qu’il convient de surveiller et de gérer en permanence. BLS porte actuellement une grande attention aux thèmes suivants :

  • Bien qu’elle soit essentielle pour l’entretien des véhicules et, partant, pour une exploitation ferroviaire stable, la réalisation des nouveaux ateliers «Chliforst Nord» n’est pas encore garantie.
  • La planification préventive en cas de panne et dérangement technique doit être renforcée (business continuity).
  • Compte tenu du taux d’utilisation élevé et de l’augmentation des travaux dans les années à venir, maintenir la qualité de l’exploitation ferroviaire ne sera pas chose aisée.

Risques financiers

De par son activité, BLS est exposée à divers risques financiers, dont les risques de liquidité, de change, d’intérêt et de contrepartie :

  • Risque de liquidité : les liquidités doivent être garanties en permanence grâce à une planification continue, au suivi des fonds nécessaires, au maintien d’une réserve de liquidités minimales et aux lignes de crédit bancaire autorisées.
  • Le risque de change est limité par des garanties naturelles et des opérations à terme sur devises. La stratégie de couverture est contrôlée régulièrement et adaptée en cas de besoin.
  • Risque d’intérêt : l’échelonnement des échéances et un éventail de financement équilibré réduisent le risque d’intérêt. Au besoin, des instruments financiers dérivés peuvent être utilisés pour atténuer davantage le risque.
  • Risque de contrepartie : les contreparties financières sont contrôlées et surveillées de manière continue, et doivent respecter des valeurs limites fixées au cas par cas. Les risques de contrepartie opérationnelle sont contrôlés de manière régulière.

Perspectives

Répercussions de la pandémie de coronavirus

Le 11 mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé a qualifié l’épidémie de coronavirus (COVID-19) de pandémie en raison de sa propagation rapide à l’échelle mondiale. Plus de 150 pays sont touchés, et des mesures rigoureuses sont prises dans le but d’endiguer le virus. Dans le contexte actuel, l’insécurité économique augmente considérablement. Pour le groupe BLS, ceci se reflète en particulier dans la réduction de l’offre de transports publics. Selon la durée de la pandémie, les répercussions économiques de celle-ci pourraient influencer de manière considérable les activités opérationnelles de BLS et partant, le patrimoine et les résultats. À ce jour, il n’est pas possible de réaliser une estimation fiable des conséquences financières pour l’exercice 2020. À l’heure actuelle, nous estimons néanmoins que notre capacité à poursuivre notre exploitation n’est pas menacée.

Sous la direction des gestionnaires du système, un dialogue sera entamé en 2020 avec les autorités, des départements fédéraux et d’autres participants pour trouver une solution favorable à toutes les entreprises de transport concessionnaires.

 

Sur le plan stratégique

À long terme, la croissance dans le trafic voyageurs se poursuivra au cours des années à venir après l’année extraordinaire de 2020. Les modèles d’affaires appliqués dans le segment Mobilité des voyageurs doivent être soutenus en fonction de leurs spécificités et optimisés si nécessaire. Le nouveau modèle d’affaires du Service de la navigation BLS continue, par exemple, d’être mis en oeuvre. Le segment Immobilier va commencer les premiers travaux de développement de ses sites et le Trafic marchandises va agrandir son parc de locomotives. La BLS SA continue d’acquérir du matériel roulant et de moderniser ses ateliers. BLS trafic longues distances SA assurera l’exploitationx de deux lignes supplémentaires à partir du changement d’horaire 2020.

 

Sur le plan réglementaire

BLS compte sur l’analyse externe complète de tous les processus relevant de l’indemnisation menée au sein du groupe pour identifier les anomalies potentielles et pouvoir ensuite les régler.

 

Sur le plan financier

À ce jour, il n’est pas possible de formuler de perspectives financières pour l’exercice 2020 en raison de la situation exceptionnelle. Le groupe BLS poursuivra tant que possible tous les grands projets d’investissement en cours ainsi que son programme d’amélioration de l’efficacité.